Saint-Brévin est formée de deux agglomérations balnéaires : Saint-Brévin-l’Océan et au nord Saint-Brévin-les-Pins qui s’étend entre deux pointes couronnées par d’anciens forts.
C’est à la pointe du Nez de chien, à « la limite transversale de la mer » (frontière entre espace fluvial et maritime), que surgit l’immense serpent de mer de Huang Yong Ping (1954, Chine) dont le squelette apparaît comme issu d’une fouille archéologique. Son mouvement le rend vivant : on devine qu’il a traversé les mers pour venir échouer sa gueule démesurée sur cette plage. La ligne de ses vertèbres joue avec la courbe du pont de Saint-Nazaire, et la manière dont il se pose rappelle l’architecture des carrelets, ces pêcheries typiques de la côte atlantique.
En faisant apparaître sur les rives de l’Europe une des figures majeures de la mythologie chinoise, Huang Yong Ping aborde, comme souvent dans son travail, les notions d’identité et d’hybridité culturelle. La question environnementale est également très présente dans son art où il met régulièrement au jour le paradoxe de l’homme sciant la branche sur laquelle il est assis, tiraillé entre capacités créatrices et pulsions destructrices. C’est une des lectures possibles de cette oeuvre. Positionné sur l’estran, le squelette apparaît au rythme de la marée, et accueillera, peu à peu, faune et flore marines.
Réalisation vidéo : Dorothée Lorang & David Beautru machinemachine.tv