Ces deux oeuvres, "Mobile Matrix" de Gabriel OROZCO, un squelette de baleine grise sur mine de plomb, avec armature métallique, datant de 2006, mesurant 196x1089x266 cm, exposée à Mexico à la Biblioteca Vasconcelos pour l'exposition au Moma de New York et "Serpent d'océan" de HUANG Yong Ping, une sculpture monumentale en aluminium, datant de 2012, mesurant 128 x 3m est une création pérenne dans le cadre du parcours Estuaire, située à Saint-Brevin-les-Pins, Pointe de Mindin en Loire-Atlantique sont toutes deux, des oeuvres contemporaines représentant le squelette d'un animal. Dans le cas de "Serpent d'océan" les mesures ne sont pas réalistes donc non pas d'un serpent de taille réel ,fait d'en un premier temps en version modélisé 3D puis réalisé en impression, ainsi cet oeuvre représentant le squelette d'un serpent apparait comme issue d'une fouille archéologique tout comme "Mobile Matrix" de Gabriel OROZCO qui est en réalité le squelette d'une baleine grise récupéré et non pas une réalisation 3D.
"Serpent d'océan" apparait comme une mimesis de "Mobile Matrix". Dans la mise en place de l'exposition, l'illusion de grandeur et de mouvement ne sont pas représentées de la même manière. Pour "Serpent d'océan", étant une création située à l'estran c'est le jeu recherché par HUANG Yong Ping entre la longueur du serpent et la marée qui dévoile la grandeur de cette œuvre. Ce qui renforce l’effet mythique de ce serpent puisque lorsque la marée est haute ,l'eau atteint la tête du serpent et lorsque la marée est basse, l'eau atteint à peine sa queue donnant l'illusion qu'il sort de l'océan progressivement. Ce jeu de placement donne l'illusion d'un mouvement venant du serpent. Pour "Gabriel OROZCO" l'effet de grandeur, en dehors de la réel longueur d'un squelette de Baleine est le fait de placer la statue en hauteur. Ainsi, le spectateur doit lever la tête et reculer pour admirer l'impressionnante œuvre monumentale. Le choix du positionnement du squelette est très important, puisqu'il permet de créer l'illusion d'un mouvement. Effectivement, la tête légèrement baissée, le milieu du squelette légèrement arrondi ,puis creusé donne l'impression que le squelette est toujours en mouvement ,en "vie", en train de nager dans l'eau ou représentant le saut hors de l'eau effectué par les baleines. La grandeur des oeuvres est aussi mise en avant par les effets de lumière, particulièrement pour "Mobile Matrix", puisque les projecteurs tous tournés vers la baleine, ainsi que la foule plongée dans le noir complet, seule l'oeuvre ressort et prend tout l'espace de la pièce, pour raconter une histoire au spectateur. Pour "Serpent d'océan" étant une oeuvre in situ, la luminosité varie, mais au coucher ou lever du soleil, la lumière traversant le serpent et étant reflétée par l'eau ,ainsi que le dialogue entre le paysage (= le pont de Saint-Nazaire) et le squelette de "serpent d'océan. Ces deux éléments renforcent le côté légendaire de l'oeuvre.
Ainsi, ces deux oeuvres sont toutes deux mythiques créant deux dialogues: le premier entre l'art, les sciences et la technologie et le deuxième crée par leur ressemblance laissant penser à l'existence d'un deuxième monde ou d'un ancien monde, où créatures légendaires et peut-être même "effrayantes" pour l'humain existaient et cohabitaient ensemble. Mais en sachant que "Mobile Matrix" est un réel squelette de Baleine et "Serpent d'océan" est une oeuvre qui peut être considérée comme provenant d'une légende, leur ressemblance effrayante peut faire penser à une hybridation du serpent.