Tout d’abord ces deux œuvres monumentales représentent des squelettes d’animaux exposés à la vue de tous. Cependant, elles n’ont pas le même rapport au réel. En effet, le Mobile Matrix de Gabriel OROZO est un vrai squelette de baleine exposé grâce à des armatures métalliques tandis que le serpent d’océan de Huang Yong Ping est créer de toutes pièces avec de l’aluminium. C’est justement leur matérialité qui fait leur différence. La première œuvre mélange du plomb et un squelette tandis que la deuxième œuvre est un moulage complet. Ensuite, le type d’exposition est également divergent car le Mobile Matrix est exposé en hauteur dans une salle et éclairé par quelques néons, alors que le serpent d’océan est exposé dans la nature, en pointe de Mindin dans la Loire-Atlantique pour être plus précis. La démarche de Gabriel Orozo a pour but de désassembler puis d’assembler avant de réassembler le réel et ses constituants. Ici, il a assemblé une mine de plomb sur un squelette de baleine grise avec des armatures métalliques. Pour le serpent d’océan, Huang Yong Ping a d’abord créer deux maquettes ; une en bois et une en résine avant de fabriquer et de mouler les vraies pièces en aluminium qui est un matériau résistant au temps. Enfin, la science est au centre de ces œuvres car les squelettes d’animaux mobilisent ici des imaginaires scientifiques afin de porter pleinement l’oeuvre dans la concrétisation de sa fonction esthétique.